ATELIER FRESSON
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Les procédés de tirages au papier charbon.

Le procédé au charbon direct aujourd'hui

Les papiers monochromes ne sont plus commercialisés aujourd'hui, depuis plusieurs dizaines d'années, mais il existe en France un atelier de tirage au procédé charbon direct dirigé par Michel FRESSON et son fils Jean-François, petit-fils et arrière-petit-fils de l'inventeur, effectuant des travaux de renommée mondiale pour les musées photographiques, les archives nationales, les collectionneurs, certains photographes adeptes de nouvelles voies d'expression ou réalisateurs de commandes publicitaires.

Les tirages monochromes au procédé charbon

Ils sont effectués avec la nuance de pigment désirée, mais principalement au noir d'ivoire, sur support lisse ou vergé ou aquarelle.

Le tirage s'effectue directement d'après le négatif noir et blanc original de format compris entre le 24 x 36 mm ou un plan-film 13 x 18 cm, avec une technique permise par une source continue et artificielle de rayonnement ultraviolet : un arc électrique de forte puissance illumine le négatif et l'image est directement focalisée sur le papier pigmenté par un objectif corrigé pour le spectre ultraviolet.

La pose reste relativement longue, mais l'intensité de la source émissive est constante, et permet des agrandissements directs jusqu'au 60 x 80 cm.

La structure de l'émulsion et son traitement sont comparables à ceux créés il y a plus de 100 ans.

Les tirages quadrichromes au procédé charbon

C'est Pierre FRESSON, un des fils de l'inventeur, qui en 1952, a réalisé le premier tirage charbon direct couleur (sans opération de transfert).

Le dispositif précédent d'agrandissement est conservé, mais une technique préalable de sélection de l'image couleur en négatif noir et blanc argentiques d'analyse, permet d'en effectuer le tirage pigmentaire.

Cette démarche s'apparente à celle pratiquée dans tous les procédés photomécaniques d'impression des images en couleur.

D'un document inversible couleur original de format compris entre le 24x36 mm et 13x18 cm, est effectuée par contact sur plans-films panchromatiques noir et blanc, l'analyse soustractive des trois couleurs primaires.

Ces plans-films sont utilisés directement et successivement pour l'insolation par agrandissement de chaque émulsion pigmentaire.

Sur un papier de type cartoline photographique, non baryté et sans retrait, émulsionné en pigment cyan sensibilisé puis séché, est effectué par agrandissement le tirage du premier monochrome primaire correspondant à l'image négative de sélection opérée sous filtre rouge.

Après dépouillement du premier monochrome primaire, le papier est séché puis émulsionné en jaune, puis sensibilisé et exposé par agrandissement sous le plan-film noir et blanc, sélectionné sous le filtre bleu. Ce monochrome jaune, superposé au cyan est dépouillé.

L'épreuve est émulsionnée avec le dernier pigment primaire magenta, sensibilisée, puis exposée par agrandissement au plan-film noir et blanc exposé sous filtre vert.

L'émulsion pigmentaire est dépouillée et, à ce stade, sont déposées sur le support trois émulsions primaires, opérant la synthèse totale des couleurs par sélection soustractive trichrome (le cyan, le jaune, le magenta, combinés entre eux en proportion infiniment variable, reconstituant l'ensemble des couleurs visibles).

Les grands Maîtres du tirage : Editions CONTREJOUR. Dominique GAESSLER

Du fait de l'imperfection systématique de tous les pigments colorants primaires (par exemple le pigment cyan, neutre en théorie, réfléchit un peu les radiations rouges) et identiquement à tous les procédés photomécaniques couleur d'imprimerie de qualité, est déposé sur les grandes ombres (cyan, magenta et jaune superposés en densité convenable, ne devraient plus réfléchir la lumière en théorie, mais en pratique, on constate la présence d'une forte dominante généralement brunâtre affectant les grandes ombres) un pigment noir destiné, par son pouvoir couvrant, à augmenter et neutraliser ces grandes densités.

L'épreuve trichrome est donc émulsionnée en pigment noir, sensibilisée et exposée par agrandissement sous le plan-film noir et blanc de séparation sous filtre dense jaune-vert des grandes densités de l'inversible couleur.

L'épreuve quadrichrome subit son dernier dépouillement. Après un long lavage afin d'éliminer toute trace de bichromate, l'image est séchée à l'air libre, puis passée sous une presse chaude. Vient ensuite une repique très minutieuse, parfois accompagnée de retouche. L'image est recouverte d'une couche légère de gélatine de finition qui la protégera.